Depuis la transformation de Facebook en Meta, de plus en plus d’utilisateurs se tournent vers les récentes avancées technologiques du web 3.0. Il s’agit notamment de la blockchain, des cryptomonnaies, des NFT et surtout des metaverses. Mais avant même la déclaration de Mark Zuckerberg, cet écosystème entièrement numérique avait déjà vu le jour. Deux grands projets ambitieux se partageaient une part importante du marché : The Sandbox et Decentraland. Deux concepts similaires, mais avec des points de dissemblance. Comment se manifestent ces différences et peut-on identifier un leader du metaverse en 2022 ? Notre avis
The Sandbox est un projet français qui est le premier a avoir été mis en ligne, puisqu’il a été lancé en 2012. Au départ, ce n’était encore qu’un jeu mobile en 2D. Ce n’est qu’en 2017 que la migration en 3D a été effectuée sur la blockchain Ethereum. Un an après ce changement majeur, la célèbre société de conception de jeu, Animoca Brands s’est approprié de The Sandbox. Elle a commencé ensuite à investir de manière conséquente pour développer ce metaverse.
Même si son concurrent a été le premier sur le marché, cela ne veut pas dire que Decentraland a raté son lancement. Il a en effet été fondé en 2015 et a rapidement été amélioré en version 3D. Le projet a été rendu accessible au public récemment, mais connaît déjà un succès sans précédent.
Nous allons dans les prochaines lignes tenter de bien comprendre les deux projets, voir ce qui les rassemblent et ce qui les dissocient.Ces deux projets ont pour but de développer des mondes virtuels basés sur la blockchain (ethereum en l’occurence). Le metaverse donne la possibilité aux utilisateurs de créer des avatars, d’acheter et de vendre des actifs numériques comme les terrains virtuels et les différents items du jeu tout en participant à l’économie propre à chaque écosystème. L’objectif est de rejoindre un monde parallèle virtuel qui offre une nouvelle identité numérique à l’utilisateur. Toutefois, en creusant un peu plus, nous allons découvrir quelques points de différence sur le mode de fonctionnement de ces plateformes : The Sandbox et Decentraland.
Contrairement à Decentraland, The Sandbox compte le plus de terrains dans son metaverse avec 166 000 parcelles. Elles sont répertoriées en deux groupes à savoir les domaines et les quartiers. Il est important de préciser que dans ce projet, il est possible de monétiser un terrain. Pour cela, il suffit de le mettre en location ou de créer des jeux pour le gagner.
Pour les utilisateurs de la plateforme Decentraland, tout est possible. Ils ont par exemple la liberté de concevoir des œuvres d’art en 3D, des NFT. Ils peuvent également imaginer des défis à relever par d’autres membres avec de l’argent en récompense. Toutes ces éventualités peuvent avoir lieu grâce au système DAO ou organisation autonome décentralisée. Ce mode de fonctionnement n’implique pas la présence d’une unité centrale pour la prise des décisions. Il revient à la communauté de remplir ce rôle.
Quant à la structure du metaverse, le projet compte 90 601 parcelles de terrain. Ces dernières sont classées en 4 groupes à savoir :
Les deux projets sont tous les deux d’envergure planétaire et possèdent chacune des ambitions pharaoniques. L’appétit de ce deux plateformes vient également avec le succès et les ventes de terrains et de tokens (les Sand pour The Sandbox, et les Mana pour Décentraland) ont permis de lever des fonds consédérables pour financer les développements et valoriser les entreprises. Par conséquent, il serait probable de les voir perdurer pendant plusieurs années. Pour autant, ayons en tête que ce marché est très récent et que les plus gros acteurs potentiels n’ont pas encore dégainé leurs projets.
On pourra notamment citer :Même si Decentraland ne dispose pas d’une feuille de route très précise et détaillée, l’équipe travaille sur l’interopérabilité de l’écosystème. L’interopérabilité, si l’on devait la définir simplement : c’est la possibilité d’utiliser des éléments de son univers dans d’autres univers par exemple. Cela permet de donner à tous les utilisateurs une plus grande liberté. Cela se traduit notamment par l’adaptabilité du projet avec différents autres metaverses. Un membre peut par exemple utiliser un objet (voiture, maison, etc.) qu’il a créé dans le Decentraland dans un autre monde virtuel.
Contrairement à son concurrent, The Sandbox possède une roadmap bien tracée. Leur plus grand objectif est de mettre sur le marché plus de 5 000 jeux d’ici la fin de l’année 2023. La mise en place d’une DAO est prévue pour le Q2 2022, tout comme la mise en place de concerts, à la manière de Decentraland. Le projet a aussi intégré dans sa feuille de route la création d’emplois dans le metaverse pour donner la chance aux membres d’avoir une source de revenu régulier. D’autres part, The SandBox a fait le pari de faire de très nombreux partenariats avec des marques et des personnalités, ce qui lui a permis rapidement de faire parler de lui et d’attraper la lumière de ce nouveau marché.
Ci dessous les niveaux de capitalisation des écosystèmes metaverses au 27/02/2033
Comme Decentraland ne propose « que » 90 601 parcelles de terrain, il crée un sentiment de rareté. Donc il est normal que le prix d’un Land le moins cher puisse aller jusqu’à 10-15 000 $. Sans oublier également qu’au fil du temps, cette valeur peut être amenée à augmenter. D’un autre côté, le projet affiche une capitalisation boursière de plus de 6,5 milliards de dollars.
Malgré les chiffres incroyables de Decentraland, The Sandbox enregistre aussi des revenus impressionnants. Le prix d’un terrain atteint des tarifs presque similaires à Decentraland. Tout dépend d’ailleurs, comme dans la « vraie vie » de l’emplacement. Certains terrains atteignent déjà des prix exhorbitants. En termes de capitalisation boursière, le projet total est évalué à 6,3 milliards de dollars. Cette valeur lui donne encore la possibilité de se développer et de s’améliorer. Sans oublier que The Sandbox possède déjà l’un des plus grands marchés NFT du web 3.0.
A ce stade il faut noter que pour les deux métavers que nous évoquons, quand vous investissez dans un terrain, vous avez deux leviers cumulés :Sa cryptomonnaie propre (ou token) appelée SAND est utilisée dans le monde virtuel pour effectuer différentes transactions. On peut citer entre autres l’achat d’objets virtuels, le jeu ou encore la gestion de la plateforme. Un nouvel utilisateur est donc tenu d’acheter des jetons avant de commencer toute activité dans l’écosystème. Autrement dit, le projet possède sa propre économie virtuelle qui s’appuie également sur sa propre cryptomonnaie native.
Sur Decentraland, les membres ont la possibilité de se servir de 2 types d’actifs. Il s’agit de MANA et de LAND. Chacun présente ses propres fonctionnalités. Land est le jeton non fongible destiné à représenter les parcelles dans l’écosystème. Tandis que le token MANA tokens de l’économie du metaverse.
La différence entre ces deux projets ne se manifeste pas uniquement sur le mode de fonctionnement et sur les revenus. Elle est également palpable au niveau des fonctionnalités proposées.
Il est important de préciser que Decentraland fut considéré comme le premier projet blockchain à proposer une plateforme de réalité virtuelle. Cette option offre en effet plusieurs avantages comme une communication efficace, une immersion plus approfondie et un réalisme de qualité. Combinée au système DAO, cette fonctionnalité procure une expérience inédite aux membres de ce metaverse.
The Sandbox est rattaché à DeFI, le système qui permet de décentraliser la partie financière de l’écosystème. Elle permet également d’améliorer certaines fonctionnalités traditionnelles qui sont obsolètes dans le domaine des échanges financiers. Les possesseurs de jetons SAND ont également la possibilité d’utiliser le staking, ce qui leur offre un rendement passif. (un peu comme les intérêts que vous percevez si vous placez votre argent sur votre livret A à la banque – sauf que les revenus sont autrement plus intéressants 😉 )
Decentraland figure parmi les projets metaverse le plus soutenu ce jour. De nombreuses entreprises très puissantes comme Samsung et Cyberpunk se sont associées à Decentraland. D’autres sociétés telles que FBG Capital, CoinFund et Digital Currency viennent s’ajouter à cette liste. Il y a également le gouvernement sud-coréen qui collabore avec l’équipe. Decentraland accueille régulièrement des personnalités du monde IRL pour des évènements : concerts de Paris Hilton, DeadMau5, etc
Malgré les soutiens impressionnants de son adversaire, The SandBox peut aussi compter sur des partenaires puissants et une très forte dynamique de communication comme nous l’avons évoqué. Nous pouvons citer entre autres Softbank qui est une multinationale japonaise. Ce grand bailleur de fonds s’occupe en effet de la gestion des investissements. Il faut souligner également que cette société qui se trouve à Tokyo a déjà collaboré avec des entreprises prospères comme Uber et Slack. The Sandbox dispose également de partenaires de renoms comme Snoop Dogg qui a acquis un quartier dans ce métaverse. Pour devenir voisin du rappeur originaire de long beach, comptez près d’un demi million de dollars
La spéculation immobilière bat son plein dans le metaverse.
L’équipe de The Sandbox accorde une importance particulière à la préservation de l’environnement. Voilà pourquoi, elle s’efforce jour après jour de rendre leur metaverse plus écologique en réduisant leur empreinte carbone de 99 %. Le projet entreprend donc diverses actions comme l’acquisition de crédits carbone, la plantation d’arbres et l’intégration à Polygon. Il faut savoir que cette blockchain économise une importante quantité d’énergie grâce au système de preuve de participation (proof of stake) à contrario de la preuve de travail (proof of work) qui existe notamment dans l’écosystème bitcoin.
Decentraland, quant à lui, a aussi migré vers Polygon dans le but de diminuer les frais de gas (ce sont les commissions que l’on verse au mineur qui effectue la validation d’une transaction donnée). Ces dépenses sont pour l’heure encore très honéreuses lorsque l’on utilise la blockchain Ethereum (parfois 100 $ pour une valeur d’un NFT qui peut être de 20 $ … Ca n’a donc réellement de sens que pour des transactions d’un montant important). Désormais, ce n’est plus le cas. Par conséquent, l’acquisition d’un MANA dans ce metaverse impacte plus faiblement l’environnement. A noter que Ethereum est en train de muter vers une version 2.0 qui vise à régler ce problème de frais de gaz élevés. Il faut préciser également que plus les acteurs de la chaine sont rémunérés et plus la sécurité sera présente sur la blockchain. Il faut donc veiller à avoir un bon équilibre !
Dans cette bataille web 3.0 du metaverse, les écosystèmes The Sandbox et Decentraland ont plusieurs longueurs d’avance sur leurs concurrents. Si Decentraland est le champion en matière d’adoption (300 000 utilisateurs mensuels), The Sandbox semble leader sur la technologie. Les prochains mois vont voir l’entrée dans la compétition de mastodontes tels que Meta, Apple, Epic Games et toute la liste (non exhaustive) que nous avons dressée. Cela va sans aucun doute venir rebattre complètement les cartes !
Jérôme COUTOU • Associé – Directeur Développement • +33(0)6 85 75 38 09