Aujourd’hui, s’il y a bien un domaine qui fait grand bruit, c’est celui de la cryptomonnaie. Si certains arrivent à gagner de l’argent sur des devises plus ou moins connues et sérieuses, nous allons nous intéresser plus particulièrement à la technologie qu’il y a derrière : la blockchain.
En quelques mots, la blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations qui prend la forme d’une base de données. Elle est décentralisée (pas d’intermédiaire ni d’organe central), rapide et très sécurisée et possède un champ d’application très large.
La blockchain ne se limite pas qu’aux cryptomonnaies et nous allons voir qu’un domaine pourrait beaucoup bénéficier de cette technologie : le métaverse.
Le metaverse, monde virtuel a beaucoup évolué depuis le roman de Stephenson en 1992. En effet, on peut voir depuis quelques années de plus en plus de projets fleurir qui allient la blockchain au metaverse. Nous allons vous en présenter quelques-uns des plus connus.
Nous allons commencer par Decentraland, qui est l’un des premiers et des plus importants metaverses de du genre. Ce monde virtuel, créé en 2017 et construit sur la blockchain Ethereum, a connu un succès rapide.
Dans Decentraland, tous les espaces (appelés LAND, d’une superficie minimale de 100 m²) peuvent être achetés, vendus et développés par les utilisateurs. Les propriétaires ont un contrôle total sur ce qui se passe dans leur LAND. A eux d’être créatifs et imaginatifs afin de créer le parfait endroit pour interagir avec les autres avatars présents sur le jeu.
Un LAND est représenté par un NFT (jeton non-fongible en français). Un NFT est un jeton non-interchangeable qui représente quelque chose d’unique. Ici, l’immobilier.
Pour acheter un LAND, il faut bien une monnaie, et c’est ici que le MANA rentre en jeu. C’est la crypto-monnaie officielle de Decentraland qui peut être achetée sur les différentes plateformes dédiées. Etant donné le succès de la plateforme, les prix des LAND se sont envolés et de nombreuses marques se sont intéressées à Decentraland, dont notamment Atari.
Atari n’est pas à sa première incursion dans le monde du métaverse et de la blockchain. En effet, en 2020, l’entreprise s’était associée à The Sandbox, un autre jeu assez similaire à Decentraland (en version voxel), afin de proposer des versions virtuelles de ses best-sellers comme Pong, Centipede ou Roller Coaster Tycoon. C’est justement avec ce dernier jeu que l’éditeur a fait grand bruit avec la création d’un parc à thème aux couleurs d’Atari et en proposant de nombreuses expériences immersives et communautaires.
The Sandbox est un peu la version blockchain de Minecraft et Roblox. Il comporte 3 composants principaux : VoxEdit qui est un logiciel d’édition vocel, une Marketplace et un Game Maker.
Outre Atari, cette plateforme a déjà signé des partenariats avec de nombreuses marques et entités comme Les Schtroumpfs, Cryptokitties ou même le DJ Deadmau5. Début juillet, nous avons appris que la célèbre IP The Walking Dead allait rejoindre du monde en ligne en proposant aux joueurs de tenter de survivre dans un univers infesté de zombies, comme dans les bandes-dessinées ou dans la série TV.
Troisième et dernière plateforme de notre sélection, OVR. En quelques mots, OVR est une application qui va mixer les mondes physiques et virtuels grâce à l’utilisation de l’AR (réalité augmentée), ce qui va permettre de créer en quelque sorte une nouvelle dimension où les possibilités sont infinies.
Cette dernière, contrairement aux 2 citées précédemment, n’invente pas une carte totalement nouvelle. OVR a fait le choix de construire son metaverse sur Terre ! Les unités de terre (les LAND dans les autres plateformes) achetables sont des endroits qui existent vraiment.
La Terre a été divisée en environ 1 600 milliards de parcelles de tailles identiques, créant ainsi OVRLands. Les utilisateurs peuvent donc acheter des parcelles du monde réel sous forme de jeton non fongible (NFT) via un système de ventes aux enchères.
L’atout d’OVR réside notamment dans son utilisation de l’AR qui permet de proposer des expériences immersives, plongeant l’utilisateur dans un monde à la fois réel et virtuel. Et cela marche, la plateforme se développe et les partenariats se multiplient.
L’équipe a annoncé il y a quelques semaines avoir atteint les 300 000 enchères (dont l’enchère de la tour Eiffel qui a été vendue pour la coquette somme de 100 000$). De nouvelles mises à jour arrivent avec par exemple l’arrivée du chat en AR qui permet de communiquer avec d’autres utilisateurs via les avatars.
Comme nous avons pu le voir, le monde de la blockchain via les cryptomonnaies et celui du metaverse sont en pleine ébullition. Dopé à la puissance et aux possibilités permises par ces nouvelles technologies, le métaverse, déjà révolutionnaire, repousse encore plus les limites du virtuel et des projets de plus en plus fous voient le jour ces dernières années !
Pour en savoir plus, voici notre article complet sur OVR
Somnium Space est un monde ouvert et social, développé en utilisant la réalité virtuelle et construit sur la blockchain Ethereum. Créé en 2017, les utilisateurs peuvent acheter des terrains, construire ou importer des NFT via la cryptomonnaie dédiée CUBE.
Les possibilités de création sont immenses et les développeurs ont mis à disposition de nombreux outils pour permettre à tous d’exprimer leur créativité. Ces créations virtuelles pourront être vendues (en CUBE).
Le « Karma » est une composante essentielle de Somnium. Le niveau de « Karma » représente en quelque sorte le statut social. Ce dernier est calculé selon plusieurs facteurs comme l’évaluation (les utilisateurs peuvent se noter les uns les autres) ou l’engagement et l’activité (temps passé à jouer, la participation à des évènements).
Il est possible de rejoindre ce monde virtuel via le client Somnium WEB ou tout simplement télécharger l’application Somnium. Tout est disponible sur le site internet. Il est également possible de télécharger l’application sur une plateforme comme Steam. Les utilisateurs pourront profiter pleinement de Somnium Space avec des casques VR (comme le HTC Vive ou les casques Oculus).
Cryptovoxels est un monde virtuel construit sur la blockchain Ethereum. Il utilise comme son nom l’indique la technologie Voxel. Pour faire simple, c’est un cube qui fait partie d’une matrice. Si vous souhaitez aller + loin, il y a un très bon article sur Hitek
Les utilisateurs peuvent acheter des terrains et construire de nombreux objets (via un outil d’édition). Un chat textuel est également intégré pour apporter une touche sociale à la plateforme.
Cryptovoxels est une plateforme très intéressante pour les artistes qui possèdent de nombreux outils pour créer et exposer leurs œuvres d’art. En plus des images, la plateforme permet à ses utilisateurs d’ajouter facilement des sons, des musiques, et même différents « call to action » qui permettront aux utilisateurs de cliquer des liens et d’arriver sur des galeries d’arts, sur des vidéos YouTube ou divers sites web.
Contrairement à de nombreuses plateformes, Cryptovoxels ne possède pas de monnaie spécifique (comme le MANA pour Decentraland). La plateforme en avait une jusqu’en juin 2020, appelé COLR, mais elle a été abandonnée. Les transactions se font tout simplement en ETH. Par exemple, les utilisateurs pourront acheter les créations de leurs pairs sur des sites comme Opensea.
Cryptoxels peut être joué sur navigateur et est compatible avec plusieurs casques de réalité virtuelle comme l’Oculus Quest, l’Oculus Rift ou le HTC Vive.
Dernière plateforme que nous allons vous présenter, la plus récente de toutes : Matrix World. Cette plateforme est un monde virtuel, ouvert qui permet aux utilisateurs de profiter de nombreuses fonctionnalités comme de la construction en 3D, l’exposition de NFT, l’organisation d’évènements et bien plus ! Il sera également possible pour les développeurs les plus aguerris, de créer leurs propres applications décentralisées (appelées DApps), comme des jeux ou des marketplaces en utilisant des ressources fournies par Matrix World.
La principale différence de cette plateforme par rapport à l’immense majorité des autres est son utilisation de plusieurs blockchains, pour l’instant l’Ethereum et Flow, mais d’autres s’ajouteront au fur et à mesure du développement.
Les personnes pourront entrer dans ce nouveau metaverse via PC ou Mac, sur les navigateurs Chrome et Firefox. Pour l’instant, le portage sur mobile n’est pas encore prévu.
Jérôme COUTOU • Associé – Directeur Développement • +33(0)6 85 75 38 09