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Elon Musk : une galaxie technologique en expansion…

Elon Musk : une galaxie technologique en expansion… vers quel avenir ?

Elon Musk n’est pas simplement un entrepreneur. C’est un stratège, un architecte d’un écosystème global où la mobilité, la communication, l’énergie, et l’exploration spatiale se croisent, se complètent, et se renforcent. Tesla, SpaceX, Starlink, Neuralink, The Boring Company, SolarCity, xAI… À chaque pièce du puzzle, une logique, une vision globale de l’avenir. Mais pour Musk, comme pour les autres big techs, l’énergie et les ressources en matières premières seront le nerf de la guerre. Demain, le space mining et la fusion nucléaire deviendront sans doute les clés pour alimenter ses ambitions titanesques ? Décryptage.

La convergence technologique de Musk : un système global

Les Tesla ne sont pas des voitures électriques … 

Quand on pense à Tesla, on imagine souvent ses voitures. Mais Musk voit bien plus loin. Tesla, c’est avant tout une révolution de la mobilité. Et d’énergie. Révolution de la mobilité parce que les véhicules intègrent des systèmes autonomes, booster à l’IA. Contrairement aux voitures classiques, les Tesla offre une possibilité nouvelle : les mises à jour du système à distance. Ainsi, quand vous achetez une Tesla, vous achetez une voiture évolutive, qui va vous offrir (gratuitement) des mises à jour avec les nouvelles fonctionnalités (à l’image des smartphones).  Rajoutons à cela l’intégration de l’IA pour les systèmes embarqués et bientôt autonomes ! On attend aussi la dernière version de l’IA maison pour toutes les interactions à la voix.

Mais Tesla, c’est aussi des robots, et notamment le robot humanoïde boosté à l’IA Optimus Gen 3, qui est l’un des plus avancés au monde. Elon Musk a d’ailleurs annoncé qu’il voulait en produire des milliards… Ces robots ne se limitent pas à être des outils fonctionnels comme le sont les robots industriels ou les robots domestiques qui ont envahit nos maisons (robots aspirateurs, tondeuse, lave-vitre…). Ce sont désormais, parce qu’ils intègrent les dernières IA conversationnelles, là encore, des aides au quotidien pour les tâches ménagères, la sécurité, l’aide à la mobilité pour certains (notamment les personnes âgées ou dépendantes), ou tout simplement des compagnons de vie pour les personnes seules ou même sans doute dans quelques temps finalement tout le monde.

Que ce soit pour les voitures ou les robots, il est indispensable de disposer d’énergie. Et même beaucoup d’énergie… Énormément d’énergie même… 

Tesla n’est pas en reste sur le sujet. L’entreprise développe en effet à la fois les systèmes de récupération / création d’énergie notamment avec le solaire (Solar City), mais aussi les solutions de stockage (les batteries) et les systèmes de recharge, indispensables à la viabilité de cet écosystème. Qu’il s’agisse des superchargeurs disséminés partout dans le monde offrant un maillage de plus en plus exhaustif, des bornes de recharge à domicile, des Powerwall pour les maisons ou des Megapacks pour les réseaux industriels, la disponibilité de l’énergie est l’une des clés majeures pour Musk.

D’autre part, la démarche affichée est la consommation d’énergie renouvelable. L’objectif ? Une indépendance énergétique accrue et une décarbonation massive. Attention toutefois : entre les paroles et la réalité, il y a parfois tout un monde…

Pour Musk, maîtriser la chaîne de valeur énergétique est une obsession. Ses batteries, comme nous l’avons vu, ne servent pas seulement le projet de propulser des voitures, des robots ou alimenter les maisons. Elles pourraient demain alimenter des installations solaires sur la Lune ou Mars, le tout connecté par le réseau de satellites Starlink. C’est une stratégie de contrôle total, où chaque brique soutient l’ensemble.

SpaceX et Starlink : conquête de l’espace, space mining et connectivité globale

SpaceX n’est pas juste une entreprise spatiale. C’est une machine de guerre technologique qui redéfinit les règles du jeu de l’aérospatiale. En rendant les lancements réutilisables et en divisant les coûts de lancement par dix, elle s’est hissé en à peine une décennie au premier rang mondial. Cela lui ouvre la voie à des projets autrefois réservés aux agences étatiques. Le Starship, gigantesque fusée réutilisable, qui sert aujourd’hui à envoyer des astronautes vers la station spatiale internationale, puis très bientôt sur la Lune, vise en réalité Mars. Avec un objectif clair : faire de l’humanité une espèce multi-planétaire. Le dernier exploit en date de SpaceX est la récupération du booster (plus de 60 mètres) de la plus grosse fusée jamais construite (le Starship) à son 5e vol d’essai (https://www.youtube.com/watch?v=1H4kylRg8WY)

Mais la conquête spatiale n’est pas juste une histoire d’exploration et d’hommes dans l’espace. L’enjeu, c’est aussi, d’une part la capacité à connecter la planète (puis au delà). Et d’autre part, aller potentiellement exploiter les ressources qui nous feraient défaut pour continuer les développement technologiques entrepris. Car il faudra une quantité colossale de minerai pour construire tout cela, comme pour développer les produits de la galaxie Musk.

Pour connecter les mondes, il faut un réseau. Starlink en est la colonne vertébrale, offrant une couverture Internet par satellite à travers le globe, des zones les plus peuplées aux déserts les plus reculés. Il y a déjà 12 000 satellites en orbite (sur les +40 000 prévus). Tout ceci n’aurait jamais été possible sans l’abaissement drastique des coûts de lancement et l’autonomie que Space X offre. Une autre synergie : Starlink alimente les véhicules autonomes de Tesla, garantit la connectivité des missions de SpaceX, et devient un atout stratégique pour les ambitions interplanétaires. Et je ne parle pas de l’atout géopolitique et géostratégique que cela lui confère ! (Nous l’avons vu en Ukraine).

Le deuxième point, qui s’avèrera sans doute indispensable à la stratégie de croissance de la galaxie Musk, sera le space mining, c’est à dire aller récupérer des matières premières sur des corps célestes. Science-fiction ? Et bien, pas tout à fait. En effet, la Nasa a commandé des études très sérieuses sur le sujet et plusieurs sociétés comme Planetary Ressource ou Deep Space Industries sont sur les rangs. Et cela, pour une raison simple : le coût d’extraction des ressources sur Terre croit de plus en plus et les conséquences écologiques sont considérables. L’avantage d’aller récupérer ces ressources dans l’espace est double : d’une part, la pollution n’est impactante sur les populations directement (même si la notion de pollution spatiale sera évidemment un enjeu dans les années à venir). Et surtout, d’autre part, les concentrations de minerai sur les astres célestes sont sans commune mesure avec l’extraction minière sur Terre. Prenons deux exemples : Nous extrayons environ 1% pour le nickel dans les mines sur terre contre jusqu’à plus de 50% sur un astre céleste ou 0,01 % pour le platine jusqu’à plus de 1%. On voit bien ici que l’enjeu n’est pas anecdotique… Reste qu’à l’heure actuelle, les défis qui attendent le space mining sont immenses.

The Boring Company : réinventer la mobilité 

Si la mobilité urbaine est l’un des enjeux majeurs de notre siècle, The Boring Company y répond par les sous-sols. Ses tunnels promettent une nouvelle ère de transport dans les grandes métropoles, loin des embouteillages grâce aux Loop. Une manière pour Musk de compléter la mobilité de Tesla, en pensant la ville de demain. Il est à noter aussi que Elon Musk a proposé en 2013 un projet de recherche industrielle nommé Hyperloop, un train à très haute vitesse (plus de 300 Km/H), qu’il a ouvert à tous et dont plusieurs sociétés se sont emparées. Enfin, un autre projet fou de mobilité a été évoqué : celui d’utiliser des fusées plutôt que des avions pour des vols supersoniques (https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/transports/paris-sydney-en-50-mn-le-projet-fou-d-elon-musk-avant-d-aller-sur-mars_AN-201709290148.html).

Neuralink : réinventer l’Homme ou l’hybrider avec la machine.

Avec Neuralink, Elon Musk franchit un pas de plus dans le futur, que l’on en veuille ou non : la symbiose entre l’humain et la machine. Il part du constat (qu’il fait lui) que l’homme ne pourra pas rivaliser avec l’IA. Et donc, la seule solution pour lui est que l’homme s’hybride avec l’IA pour rester compétitif. On pourrait se dire que c’est n’importe quoi … Et bien non ! Ce projet n’est plus un projet, puisqu’il est devenu réalité en 2023 avec l’autorisation par la FDA de l’implantation d’une puce intra-cérébrale à un patient tétraplégique. Et les résultats sont très bons, puisque, d’une part, le patient va très bien et d’autre part, qu’il est très heureux de pouvoir naviguer sur internet ou jouer à des jeux informatiques sur son ordinateurs. Notons évidemment que ce type de puces posent d’énormes questions éthiques, comme de sécurité… 

L’énergie : Le défi central de Musk

Une soif énergétique insatiable

Avec Tesla et SpaceX, Musk ne pourra pas éluder un problème fondamental : l’énergie. Et le besoin ne fait que croître ! Alimenter des millions de véhicules électriques, construire des méga-usines (gigafactories) partout sur le globe, lancer des fusées pour coloniser Mars et avoir des milliards de robots humanoïdes en circulation… tout cela nécessite une quantité d’énergie colossale. Pour le moment, Tesla mise sur le solaire et les batteries, mais est-ce suffisant ? La réponse est évidemment non. Tesla n’est absolument pas autonome et achète de l’énergie en très grande quantité. (comme c’est le cas d’ailleurs des autres big techs).

Et même s’il est en pointe sur le solaire, cette technologie a ses limites (de grosses limites même), notamment en termes de continuité de production. Les batteries, même les plus avancées, ne peuvent compenser les pics de consommation. Et pour alimenter un avant-poste martien ou des centaines de millions de robots Optimus, il faudra bien plus que des panneaux photovoltaïques. Désormais le compte à rebours pour Musk, comme pour toutes les big techs d’ailleurs nous l’avons évoqué, est déclenché. Une nouvelle source d’énergie, capable de répondre à cette demande exponentielle, devient indispensable…

La fusion nucléaire : un pari fou mais stratégiquement cohérent ?

Pourquoi la fusion nucléaire ?

La fusion nucléaire est un vieux rêve de l’humanité : une énergie presque illimitée, propre, et sans les déchets à long terme de la fission. Plusieurs startups, comme Helion Energy ou  Commonwealth Fusion Systems, s’y attellent et les progrès sont réels, même s’ils restent encore éloignés de l’exploitation commerciale. La Chine quant à elle investit massivement dans « son soleil artificiel » qui fait de grandes avancées selon certains médias – à prendre avec des pincettes… – (https://media24.fr/2024/07/20/la-chine-choque-le-monde-avec-lannonce-du-premier-reacteur-a-fusion-de-lhumanite/). La Corée du Sud avec son projet KSTAR est aussi sur les rangs (https://media24.fr/2024/07/20/la-chine-choque-le-monde-avec-lannonce-du-premier-reacteur-a-fusion-de-lhumanite/). Et si Elon Musk décidait de s’y intéresser ?

L’idée n’est pas si farfelue. Après tout, Musk a l’habitude de défier les probabilités, qu’il s’agisse de la voiture électrique ou de la réutilisation des fusées. Investir dans la fusion, ce serait pour lui sécuriser l’approvisionnement énergétique de ses mégaprojets. Des centrales nucléaires de ce type pourraient alimenter les gigafactories de Tesla, les missions martiennes de SpaceX, et même les réseaux de communication de Starlink. Ce serait la pièce manquante de son écosystème. Mais pour l’heure, il n’en a pas été question. Certains experts, comme Luc Julia, anticipent cette question des centrales nucléaires développées par les big techs et évoque que ce sera un enjeu majeur à réguler – le développement privé de l’énergie nucléaire sera hautement à risque… (voir l’interview LPGR de Luc Julia : https://www.youtube.com/watch?v=Mh8loNkGhjU).

Les nouvelles centrales à fission : une solution à court terme ?

En attendant la fusion, les réacteurs à fission de nouvelle génération, plus compacts et moins polluants, pourraient aussi représenter une étape intermédiaire. Moins de déchets, plus de sécurité, et une production d’énergie stable. Musk, qui cherche toujours des solutions pratiques et rapides, pourrait y voir une opportunité pour alimenter ses besoins énergétiques immédiats.

La logique est simple : maîtriser les ressources pour contrôler son avenir. Tout comme il a intégré verticalement la chaîne de production de Tesla, pourquoi ne pas faire de même avec l’énergie nucléaire ? Dans un monde où l’approvisionnement énergétique est de plus en plus stratégique, Musk pourrait se positionner sur une technologie souvent mal perçue mais terriblement efficace. Entendons nous bien, cette perspective est uniquement une supputation de ma part. Elon Musk n’en a pas parlé officiellement.

Nous l’avons vu, la galaxie de sociétés de Elon Musk est tout sauf incohérente. En creusant un peu, on voit bien sa stratégie globale. Et si de nombreux succès ont émaillé sa trajectoire entrepreneuriale depuis une vingtaine d’années, quelles sont réellement ses perspectives ?

L’avenir de la galaxie Musk : anticipations et scénarios

Besoins croissants et dépendance énergétique. 

L’expansion des activités de Musk repose sur un besoin énergétique et en matières premières croissant. La fusion nucléaire pourrait devenir la solution ultime, permettant de dépasser les limites actuelles des énergies renouvelables. Le Space Mining, quand à lui, pourrait changer la donne en matière de ressources minérales. Mais nous l’avons évoqué, le chemin est encore long sur les deux sujets et même pas vraiment d’actualité. Entre la faisabilité technologique et les coûts, ces défis restent immenses. Toutefois, n’oublions pas que Musk a fait de l’impossible (ou tout au moins de l’inédit) sa marque de fabrique.

Scénarios de convergence technologique

Imaginez un monde où Tesla, SpaceX, et Starlink fonctionnent en symbiose, alimentés par une énergie propre et continue issue de la fusion nucléaire. Les colonies martiennes seraient autonomes en énergie, connectées à la Terre par un réseau de satellites Starlink, tandis que les gigafactories produiraient des millions de véhicules et de robots autonomes capables de s’adapter aux fluctuations du réseau grâce à l’intelligence artificielle de xAI.

Ce scénario, qui pourrait sembler de la science-fiction, s’aligne pourtant parfaitement avec la logique industrielle de Musk : maîtriser les technologies stratégiques, éliminer les dépendances et sécuriser ses projets de long terme.

Le nucléaire et le space mining comme prochains chapitres ?

Elon Musk, avec sa capacité à défier les règles établies, pourrait-il devenir un acteur majeur de la fusion nucléaire et du space mining ? L’avenir de son empire repose de toute façon sur la capacité à produire et à stocker de l’énergie en quantité suffisante et d’avoir les ressources en matières premières pour soutenir ses ambitions. Ces nouvelles activités pourraient offrir une solution à son équation globale et ses défis spatiaux comme terrestres.

Comme toujours, Musk avance sur des terrains risqués. Si les paris de la fusion nucléaire et du space mining se concrétisent, ce serait une nouvelle révolution, à la hauteur de ce qu’il a déjà accompli avec Tesla et SpaceX. Et si l’échec guette, le solaire et les nouvelles fissions pourraient prendre le relais, en attendant que la technologie soit prête.

Dans cette course effrénée vers l’avenir, une chose est certaine : Elon Musk n’a pas l’habitude de rester les bras croisés. L’heure est à l’action. Et à la surprise. Parce que dans la galaxie Musk, rien n’est jamais impossible… tout au moins dans sa tête…